LES BEAUFS
Bercés par le soleil, un cocktail à la main,
Vautrés dans un hamac tel deux phoques échoués,
Nous regardons passer, l’œil lubrique et coquin,
Les belles demoiselles à moitié dénudées
La sueur dégouline sur nos torses flasques et gras,
Traçant des auréoles tout au fond de nos branles,
Mais le front redressé et le menton bien droit,
Nous montrons nos épaules, tendus comme des chambranles
Des touffes de poils hirsutes dépassent de nos marcels,
Que des années de bière détendent obstinément,
Mais les hommes virils plaisent aux jouvencelles,
Attirées par le mâle musclé et séduisant
Je siffle une gamine, elle me répond : «vieux con »!
La gente féminine a vraiment de l’aplomb !
Je rote et je m’étire, m’adresse à mon compère :
Tu vois, elle m’admire, j’suis vraiment une affaire
Vise un peu mon Stéphane le verso de cette blonde !
Elle a même des poignées, un peu comme les poubelles !
J’irais bien de ma mèche allumer cette bombe,
Pour lui faire exploser sa culotte de flanelle !
Mais tu sais, Nicolas, on déconne, on se marre,
On s’est fait les plus belles et même leur maman,
Balance donc ta Tourtel, ressert-nous un Ricard,
Et dit pas aux pucelles qu’on est des impuissants.
Nicolas PILMANN & Stéphane BORRELL, avec son aimable autorisation
POEME SCHTROUMPF
Aux fins fonds des forêts vit une blondinette,
Reconnue sous ces cieux comme étant la schtroumpfette,
Galamment entourée par tous ces hommes bleus,
La belle idolâtrée est maîtresse en ces lieux
Mais la question surgit : pour qui son cœur bat-il ?
La douce dulcinée, d’un battement de cils,
Saurait ensorceler l’ignoble Gargamel,
Sans lui faire oublier sa quête obsessionnelle
Mais soyons plus précis, a-t-elle pris un amant ?
S’offre-t-elle dans le foin du schtroumpf paysan ?
Préfère-t-elle errer par delà les chemins,
Bercées par les sonates du schtroumpf musicien ?
Il reste à définir les besoins de chacun,
Les schtroumpfs, comme les hommes, ont-ils l’esprit coquin ?
En ce cas la mutine envenime les sens,
De tous ces lutins bleus, par sa seule présence !
Je vous laisse méditer sur ce sujet tabou,
Bébé schtroumpf, croyez-vous, est-il né dans les choux ?
La place de la belle, n’est point à négliger,
Et ça, monsieur Peyo, n’y a jamais pensé !