ERRANCES LIBERTINES
 

hé là, beau chevalier, chercheriez-vous l’aisance ?
il me siérait fort bien de goûter la vigueur,
laissez votre monture et venez en vainqueur
un refus maladroit pourrait me faire offense
 
Madame, vous me flattez, mais ne sais si je dois,
M’abandonner ainsi, dans le creux de vos bras,
Vos atours, il est vrai, sont d’une rare élégance,
Il semblerait courtois que d’y faire allégeance
 
après moultes errances au travers les contrées,
un homme bouillonnant supporte le sevrage ?
savez-vous que mes mains sont habiles à l’ouvrage ?
emmenez moi séant vers d’autres destinées
 
Assurément, Madame, votre offre est alléchante,
Vos mutines offrandes sembleraient apaisantes,
Et ce corps parfumé, d’arômes désarmants

Comblerait volontiers, un chevalier errant

 
je crains fort de céder, devant tant d’insistance,
que devient la vertu, face à cette attirance
allons nous fourvoyer au creux de votre couche,
je crains fort cependant d’y attirer les mouches !




(extrait de "GRIS FUCHSIA")
***
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PENSEES PROFONDES

 
 
C’est un noble penseur, les idées égarées,
Perdu dans les bas-fonds de sa méditation,
Il cherche en ces feuillées la belle inspiration,
Le reflet des envies de son corps rassasié
 
Dans son antre où se mêlent, effluves avariées,
Eperonnant l’ardeur de sa cogitation,
Le visage rougi par la concentration,
Il aspire à l’instant d’être enfin délivré
 
Quand bientôt se profile en folle agitation,
L’émanation des vents de sa libération,
Signes annonciateurs d’un esprit soulagé
 
Dans les relents diffus de son corps relâché,
Ses yeux fouillent affolés ce lieu de dévotion,
Pour constater, confus, l’absence de papier


extrait de "GRIS FUCHSIA"
***

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LES BEAUFS
 
 
 
Bercés par le soleil, un cocktail à la main,
Vautrés dans un hamac tel deux phoques échoués,
Nous regardons passer, l’œil lubrique et coquin,
Les belles demoiselles à moitié dénudées
 
La sueur dégouline sur nos torses flasques et gras,
Traçant des auréoles tout au fond de nos branles,
Mais le front redressé et le menton bien droit,
Nous montrons nos épaules, tendus comme des chambranles
 
Des touffes de poils hirsutes dépassent de nos marcels,
Que des années de bière détendent obstinément,
Mais les hommes virils plaisent aux jouvencelles,
Attirées par le mâle musclé et séduisant
 
Je siffle une gamine, elle me répond : «vieux con »!
La gente féminine a vraiment de l’aplomb !
Je rote et je m’étire, m’adresse à mon compère :
Tu vois, elle m’admire, j’suis vraiment une affaire
 
Vise un peu mon Stéphane le verso de cette blonde !
Elle a même des poignées, un peu comme les poubelles !
J’irais bien de ma mèche allumer cette bombe,
Pour lui faire exploser sa culotte de flanelle !
 
Mais tu sais, Nicolas, on déconne, on se marre,
On s’est fait les plus belles et même leur maman,
Balance donc ta Tourtel, ressert-nous un Ricard,
Et dit pas aux pucelles qu’on est des impuissants.

 
 
Nicolas PILMANN & Stéphane BORRELL, avec son aimable autorisation




 




POEME SCHTROUMPF
 

 
Aux fins fonds des forêts vit une blondinette,
Reconnue sous ces cieux comme étant la schtroumpfette,
Galamment entourée par tous ces hommes bleus,
La belle idolâtrée est maîtresse en ces lieux
 
Mais la question surgit : pour qui son cœur bat-il ?
La douce dulcinée, d’un battement de cils,
Saurait ensorceler l’ignoble Gargamel,
Sans lui faire oublier sa quête obsessionnelle
 
Mais soyons plus précis, a-t-elle pris un amant ?
S’offre-t-elle dans le foin du schtroumpf paysan ?
Préfère-t-elle errer par delà les chemins,
Bercées par les sonates du schtroumpf musicien ?
 
Il reste à définir les besoins de chacun,
Les schtroumpfs, comme les hommes, ont-ils l’esprit coquin ?
En ce cas la mutine envenime les sens,
De tous ces lutins bleus, par sa seule présence !
 
Je vous laisse méditer sur ce sujet tabou,
Bébé schtroumpf, croyez-vous, est-il né dans les choux ?
La place de la belle, n’est point à négliger,
Et ça, monsieur Peyo, n’y a jamais pensé !




 





 

 
 
 



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